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Mme Stella Blandy est un romancier familier des revues parisiennes. Son premier roman, fort court, intitulé la Dernière chanson, est une charmante idylle, où sont représentés fidèlement les paysages doux et un peu tristes du Mâconnais, et des amours rustiques, tristes et doux comme eux.

Revanche de femme parut ensuite. Mme Blandy, qui venait demeurer chaque année deux mois de la belle saison dans une « campagne » aux Massues, fut tentée de placer chez nous le sujet d’un roman. Les scènes principales se passent à Sainte-Foy.

L’auteur a voulu faire figurer dans son ouvrage plusieurs types lyonnais. C’était difficile. Il y a des types que l’on rencontre à Lyon, non ailleurs ; mais, pour les pénétrer et les juger, il faut avoir vécu sa vie avec les personnages. Ceux que Mme Blandy a voulu retracer, non sans quelque intention épigrammatique, ne sont pas plus Lyonnais que Parisiens ou Lillois. Dans leur pâle modelé à l’estompe, il manque de ces traits de crayon, fermes, creusés, qui accusent la physionomie. Il ne suffit pas de dire d’un négociant que « son unique pensée, c’est sa fabrique » ; d’un jeune homme, « qu’il sait toujours sacrifier le goût le plus vif à une occasion de mariage ; » et de Paris, « qu’avec de l’esprit, du savoir-faire et de la hardiesse, on parvient à y acquérir de la notoriété, et partant, une opposition, tandis qu’à Lyon c’est de la religion et un certain sérieux mi-pédant, mi-modeste, qu’il faut afficher, » il ne suffit pas de dire cela pour croire avoir peint Lyon et les Lyonnais. Outre que les propositions ne sont rien moins qu’absolument exactes, les types humains sont autrement compliqués et divers !