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femmes se mettant à genoux ; la sentinelle qui crie : « Aux armes ! » les soldats sortant en désordre, s’alignant en hâte ; le « genou terre ! » de l’officier ; les tambours battant aux champs, tout cela est encore pour nous la résurrection d’un « bout » du Lyon qui bientôt sera ancien.

Je ne note qu’une inexactitude : le petit Chose marchait devant le dais, dit-il, agitant une crécelle. M. Daudet a fait confusion. La crécelle est des pays du Midi. Chez nous on a toujours use de la clochette.

C’est que c’est très amusant d’être dergeon ; le fourniment de petit ecclésiastique, renfermé dans la petite armoire : la soutane noire avec une longue queue ; l’aube, le surptis à grandes manches roides d’empois ; les bas de soie noire ; les deux calottes, l’une en drap, l’autre en velours, et les rabats bordés de petites perles blanches !… Hélas, plus d’une vocation ecclésiastique ne s’est peut-être pas décidée autrement que par ces impressions d’enfance !

Ce fut un triste jour pour le petit Chose, que celui où il fallut quitter la manécanterie pour le collège, où il avait obtenu une bourse d’externe, et où sa blouse quadrillée le faisait considérer comme un « gone » par les autres fils de bourgeois. — « Gone ! » L’auteur a décidément passé son enfance à Lyon.

M. Daudet n’a, dans son livre, peint de Lyon que large comme la main, mais ce petit fragment est vu. Cela suffisait pour lui faire trouver place dans notre cadre. Ce serait en sortir que de parler du reste de l’histoire, pour agréablement qu’elle soit dite, et finement.