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ferme confiance dans l’issue heureuse de la maladie. Cela étant, il est évident que l’homœopathe, convaincu de la puissance de son art, peut, vis-à-vis de ses malades, exercer une influence heureuse sur leur système nerveux par la foi qu’il leur inspire. De cette condition il résulte que consécutivement à la médication il n’est pas rare de voir se déclarer certaines manifestations symptomatiques qui résultent, non pas de la substance administrée, qui est inerte, mais bien de l’action du système nerveux prévenu.

Du reste, les expériences de Trousseau à l’Hôtel-Dieu donnent la démonstration de cette influence morale que peuvent exercer certaines matières inertes chez des malades préparés à les recevoir :

« 1° Une fille de 20 ans, atteinte d’aphonie depuis six semaines, traitée d’abord infructueusement par les méthodes ordinaires, est soumise à un traitement par des pilules d’amidon pur, sans aucune substance médicamenteuse. Elle en prend deux à quatre heures d’intervalle. Quelques instants après l’administration de la première : maux de cœur, anxiété, douleurs dans le flanc, sueurs abondantes, éruption ortiée sur la peau. Ces symptômes sont aggravés par la deuxième pilule, puis la malade s’endort profondément pour se réveiller deux heures après, parfaitement guérie de son aphonie. La guérison avait eu lieu en sept heures !

« 2° Un homme de 40 ans, phthisique au premier degré, est soumis à l’usage des pilules d’amidon administrées homœopathiquement ; une demi-heure après l’administration de chaque pilule, sentiment d’oppression, anxiété, crachement de sang qui cesse après un quart d’heure. Ces phénomènes se sont fait remarquer toutes les fois que le malade a pris des pilules d’amidon.

« 3° Une fille de 23 ans, phthisique au deuxième degré avec fièvre hectique, toux férine, insomnie, se trouvait si soulagée par l’usage des pilules d’amidon qu’elle les demandait en suppliant lorsqu’on voulait en suspendre l’usage. »