niaque ? Enfin tous les médicaments qui régularisent et assurent la digestion par l’excitation qu’ils produisent dans les sécrétions de l’appareil digestif ne sont-ils pas irréfutablement des agents à action physiologique ?
La question peut être, poussée plus loin. Ainsi, les médicaments jouissant de la propriété morbifique, comme les caustiques, les poisons, produisent-ils des effets curatifs parce qu’ils ont pour résultat de donner naissance à une maladie artificielle analogue à celle que l’on veut combattre ? C’est là le point capital de la doctrine hahnemannienne et qui pourtant ne milite guère en sa faveur. En effet, les expériences cliniques nous prouvent que si parmi les substances curatives il en est qui produisent leurs effets en déterminant des symptômes semblables, Similia similibus, il en est aussi, et en bien plus grand nombre, qui donnent les meilleurs résultats en produisant des symptômes tout à fait inverses à ceux que l’on combat ; d’où l’axiome Contraria contrariis curantur. Tout cela se trouve corroboré par l’expérience, et l’on sait, par exemple, que le quinquina ne fait point naître une fièvre intermittente, malgré l’opinion d’Hahnemann et ses sectateurs ; que les spasmodiques ne font pas apparaître des spasmes ; que la digitale cesse de faire sentir son action sur le cœur dans l’organisme sain. D’un autre côté nous savons combien sont efficaces contre la syphilis, le mercure et l’iodure de potassium ; or si on les emploie expérimentalement, on obtient des effets qui n’ont aucune ressemblance avec les symptômes de la maladie précédente. Tout cela nous prouve combien est erronée l’idée traduite par l’aphorisme Similia similibus curantur.
On comprend aussi tout ce qu’il y aurait d’inconséquent que d’aller traiter les anémies par des émollients ; les plastohémies par des toniques ; l’inertie d’un organe, de la matrice par exemple, par l’opium, etc. Néanmoins, les sectateurs d’Hahnemann, s’appuyant sur les effets obtenus par la médication substitutive,