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activité et rendrait accessibles leurs diverses manifestations. Donc tout organe, tout élément anatomique, est inerte en lui-même et ne devient actif que sous l’influence de cet influx vital.

Que résulte-t-il de cette manière de voir ?

« C’est que la cause efficiente des maladies naturelles, le moteur de tous leurs symptômes est une aberration dynamique de notre vie spirituelle, un changement immatériel dans notre manière d’être (Trousseau et Pidoux, Traité de Thérapeutique).

Ainsi tant que la force vitale de tel ou tel organe n’est pas troublée, l’organisme conserve toute son harmonie, tout son état d’équilibre ; mais si une cause extérieure quelconque vient déranger cette force, des phénomènes insolites se manifestent, et on dit qu’il y a maladie. Si l’agent perturbateur a agi d’une manière peu intense, la maladie est de courte durée, car la force vitale résiste par sa propre réaction et ramène l’organisme à son état normal. Si, au contraire, l’agent pathogénique est intense, si en même temps la force vitale offre peu de résistance, si elle est affaiblie, elle manquera de réaction et se trouvera incapable, à elle seule, d’éloigner l’agent perturbateur. C’est dans ce cas que l’homœopathe devra intervenir pour produire un effet primitif.

Donc, toutes les maladies seraient inconnues dans leur essence et il n’y aurait d’appréciable que leurs symptômes, car, comme nous venons de le voir, ce qui se trouve dérangé dans toute affection, c’est le principe dynamique, cet agent immatériel de l’être, source de tout signe morbide. Or comment apprécier ce défaut de synergie ? peut-on remonter à l’origine première de ce défaut d’équilibre ? Non, ce n’est pas possible.

Chez le malade, une seule chose attire l’attention de l’homœopathe, c’est l’examen minutieux de tous les signes morbides ; la symptomatologie est pour lui la clef de toute la pathologie. Il ne s’obstine point à rechercher la nature de la