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cet endroit la vallée se biffurque, une branche va du côté de Fouron-le-Comte, puis se relève pour former un petit plâteau qui descend dans les Mortsgraven[1] en côtoyant un bois nommé Hombosch. Plus loin en avant de Mheer, se trouve encore un hameau appelé Herkenraed.

» Cette grande vallée est remarquable et doit fixer toute notre attention. D’abord une place d’armes, habilement dissimulée, est creusée dans le flanc droit du côteau ; cette place d’armes, parfaitement conservée, profonde de trois à quatre mètres, se contourne en divers replis, et présente plus de largeur en certains endroits. Vers l’extrémité se trouve une butte, du sommet de laquelle on découvre une courbe de la vallée, comme pour surveiller ce qui s’y passe. Cette place d’armes ou tranchée nommée Hakkenknoep[2], longue de 230 pas, va toujours en s’élevant, et finit en une pente douce qui donne accès sur la campagne. Dans la vallée, elle débouche en angle droit, et semble creusée exprès, pour jeter subitement, et à un signal donné, une masse de combattants sur ceux qui tenteraient de sortir de la vallée pour se rapprocher de la Meuse. À quelques pas, mais du côté opposé, dans une courbe décrite par la montagne, se voient encore les restes d’un rempart en terre. Plus loin sur le même versant, longeant le chemin de Ste-Gertrude, existe une autre tranchée, actuellement reboisée. Mais les travaux les plus curieux sont ceux qui se trouvent à la sortie de ce chemin, sur le plâteau même, avant d’arriver à Ste-Gertrude ; on a utilisé une dépression naturelle de la montagne, en la creusant en ravins, pour donner accès dans le vallon. Sur ce plâteau donc s’ouvrent deux profondes tranchées, sépa-

  1. Mortsgraven, fossés aux morts.
  2. Nous traduisons Hakkenknoep par monticule pioché.