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parfois dans les ouvrages de littérature antique[1] ; mais cette expression ne s’applique pas à la matière des vases ; elle est relative aux ornements en bosse ou figurines en relief[2], ou bien aux estampilles des fabricants[3], dont ils sont le plus souvent revêtus. Encore une fois, l’expression n’est pas parfaitement propre, car, d’une part, il existe des vases de terre dite sigillée qui n’ont ni reliefs ni marques de potiers, et d’autre part des vases de terre moins fine, de couleur noire ou grise, possèdent parfois cette sorte de sigilla[4].

La jatte de Meerssen n’est vase sigillé que par rapport à la marque oem (officina EM ou OE manu) ; cette marque dont peut-être quelques lettres sont effacées, n’en est pas moins précieuse, bien qu’aujourd’hui on ne puisse plus « donner la préférence à l’ouvrier »[5], en ce qu’elle peut aider à élucider les questions relatives non seulement aux noms des artistes et des lieux de provenance, mais encore aux rapports commerciaux ou à d’autres, ayant existé entre les localités souvent éloignées l’une de l’autre, où l’on trouve des marques identiques ou semblables[6].

  1. Cic., in Verr., II, 4, 14 : « Jubet me scyphos sigillatos ad prætorem afferre.
  2. Rich, Dict. des antiquités grecques et romaines (trad. par Chéruel), v. sigillatus. Brongniart I, p. 441.
  3. Mess. des sciences hist., 1848, p. 391. Ces estampilles étaient placées à l’intérieur des bols, patères ou soucoupes, et à l’extérieur des vases à reliefs ou des mortiers : Cochet, Norm. souterr., p. 174.
  4. En voir des exemples au Catalogue, etc., de Schayes, p. 90, no 149, et Ann. soc. archéol. de Namur, VII, pp. 19 et 33.
  5. Plaisanterie peu heureuse échappée au comte de Caylus, Recueil d’antiquités, I, p. 221, lui d’ordinaire si judicieux dans les rapprochements à tirer des objets antiques, du lieu où on les a découverts et du lieu où on les a fabriqués (v. entre autres I, pp. 160 et 199).
  6. Aussi le chanoine de Bast (Recueil d’antiquités, etc., trouvées dans les Flandres, I, p. 395), faisant fi de ces indications à l’exemple sans doute de de Caylus, en a-t-il plus tard compris l’importance (IIe suppl. p. 53) et a-t-il lui-même donné une liste des marques de potiers connues de son temps. V. un travail semblable fait par Smetius, antiquitates neomagenses, p. 164, Hagemans, p. 415, Tudot, p. 66-71, et Ann. soc. arch. de Namur, VII, p. 33, etc.