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DE LA POTERIE DITE SAMIENNE OU SIGILLÉE.
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À la vente de la collection de Renesse, qui a eu lieu à Gand, le 24 décembre 1863, figurait une petite jatte en terre enduite d’une belle couverte rouge, trouvée dans les environs de Maestricht, à Meerssen ; elle portait au fond de sa concavité la marque oem.

Malgré son séjour dans la terre pendant près de deux mille ans, cette pièce avait conservé un éclat comparable à celui du corail ou de la plus fine cire à cacheter, à tel point que, par sa forme du reste élégante, elle ne déparerait pas l’étagère d’une petite maîtresse, et que des fumeurs pourraient la croire récemment fabriquée à leur intention pour y déposer la cendre de leurs cigares.

L’espèce de terre à laquelle appartient cet objet, était d’un grain extrêmement fin et comparable à celui des poteries dites étrusques[1] ; cette poterie se signalait par un beau vernis le plus souvent rouge, parfois aussi vert[2], et portait dans l’antiquité le nom de Samienne[3], parce que, sans doute, les premiers vases de cette terre

  1. Article porcelaine (dû à Brongniart), dans l’Encyclopédie de Courtin. V. aussi Plin., Hist. nat., XXXV, 53.
  2. Schayes, La Belgique et les Pays-Bas avant et pendant la domination romaine, III, p. 137 ; Annales de la société archéologique de Namur, IV, p. 91 ; Annales de la société d’émulation pour l’étude de l’histoire et des antiquités de Flandres, VII, p. 135.
  3. Cic., pro Murena, 36 ; Plin., XXXV, 46. V. aussi l’épigr. VIII d’Ausone :

    Fama est fictilibus cænasse Agathoclea regem
    Atque abacum samio saepe onerasse luto.

    V. du reste les notes 28, 29, 31 et 34 ci-après.