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On trouve en effet de semblables barillets à Amiens, à Dieppe, à Boulogne et leurs environs, et nous nous rappelons avoir lu, dans le Messager historique de Gand, de l’année 1824, que quelques années auparavant on avait trouvé, en faisant des travaux à la Grand’Place de Tournay, un vase en verre portant au fond la marque FRONTIN. M. N. manufacture Frontinienne, ou de la fabrique de Frontinus. »

On le voit, la découverte d’un barillet de cette fabrique dans les environs de Maestricht, offre un grand intérêt au point de vue de l’étude des rapports commerciaux à cette époque.

Voici la liste des inscriptions frontiniennes lues sur divers barillets trouvés dans les fouilles de la Normandie :

F, FRO, FRON, FRONI, FROTI, FROT, FRONT, COMIOR FRON, PROMETHEVS FROTI, FRONTINIANA F QVA, FRONTINIANA S. C, FRONT. S. C. F, FRONTINI ANA, FRONTI SEXTIN, E. P. FRONT, FRONT S. C. F.

Nous venons de voir que la découverte de Tournay nous permet d’ajouter à ces nombreuses variantes celle de FRONTIN M. N.

« Or, avec ces éléments, dit M. l’abbé Cochet[1], je raisonne ainsi : Frontiniana fabrica indique bien clairement la fabrique Frontinienne, qui a pris son nom du nom même du fabricant. On sait que les familles romaines étaient très-nombreuses, et qu’elles conservaient avec un soin tout particulier leurs privilèges, surtout en pays conquis. Or, il me paraît qu’ici cette famille a duré long-temps, puisque ses produits sont divers et répandus en beaucoup d’endroits ; qu’ils sont nombreux et semés

  1. La Normandie souterraine ou notices sur des cimetières romains et des cimetières francs explorés en Normandie, Rouen, 1854, page 163.