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COMPOSITION MATHÉMATIQUE, LIVRE I.

elle constitue la science mathématique qui tient, pour ainsi dire, le milieu entre les deux autres ; non-seulement parce qu’elle peut s’acquérir et par le moyen des sens, et sans le secours des sens ; mais encore parce qu’elle embrasse tous les êtres, sans exception, tant ceux qui sont sujets à la mort, que ceux qui en sont exempts ; les premiers, dans les mutations de formes, qui en sont inséparables ; les autres, qui sont éternels et d’une nature éthérée, dans leur invariabilité constante. On voit par là que, de ces spéculations, il y en a deux dont les objets sont moins palpables qu’ils ne sont sentis intimement. Telles sont, celle qui traite des choses divines, attendu qu’elles sont invisibles autant qu’incompréhensibles ; et celle qui s’occupe des choses naturelles, parce que l’instabilité de leur matière empêche de les bien connoître en sorte qu’il n’y a nulle espérance que jamais les philosophes s’accordent dans ces sciences. Les mathématiques seules donnent à ceux qui s’y appliquent avec méthode, une connoissance solide et exempte de doute, les démonstrations y procédant par les voies certaines de calcul et de mesure. Nous avons résolu d’en faire aussi le sujet de nos méditations et de nos travaux, et nous avons choisi de préférence la science des mouvemens célestes, comme la seule dont l’objet soit immuable et éternel, et la seule qui soit susceptible de ce degré d’évidence, de certitude et d’ordre qui la met à l’abri de toute variation ; ce qui est le caractère de la science. Elle ne contribuera pas moins que les deux autres, à nous instruire de ce qu’elles sont. Car elle nous ouvrira la voie aux choses divines par la connoissance que nous donnera de la

τε, καὶ ποσότητος, καὶ πηλικότητος, ὄτε τε τόπου, καὶ χρόνου, καῖ τῶν ὁμοίων ζητητικὸν ὑπάρχον, ὡς μαθηματικὸν ἂν ἀπορίσεις, τῆς τοιαύτης ουσίας μεταξὺ ὥσπερ ἐκείνων τῶν δύο πιπτούσης· οὐ μόνον τῷ καὶ δἰ αἰσθήσεως καὶ χωρὶς αἰσθήσεως δύνασθαι νοεῖσθαι, ἀλλὰ καὶ τῷ πᾶσιν ἁπλῶς τοῖς οὖσι συμβιβηκέναι καὶ θνητοῖς καὶ ἀθανάτοις, τοῖς μὲν ᾀεὶ μεταβάλλουσι κατὰ τὸ εἶδος τὸ ἀχώριστον συμμεταβαλλομένην, τοῖς δὲ ἀϊδίοις καὶ τῆς αἰθερῴδους φύσεως, συντηροῦσαν ἀκίνητον τὸ τοῦ εἴδους ἀμετάβλητον. Ἐξ ὧν διανοηθέντες ὅτι τὰ μὲν ἄλλα δύο γένη τοῦ θεωρητικοῦ μᾶλλον ἂν τις εἰκασίαν ἢ κατάληψιν ἐπιστημονικὴν εἴποι, τὸ μὲν θεολογικὸν, διὰ τὸ παντολῶς ἀφανὲς αὐτοῦ καὶ ἀνεπίληπτον, τὸ δὲ φυσικὸν, διὰ τὸ τῆς ὕλης ἄστατον καὶ ἄδηλον, ὡς, διὰ τοῦτο, μηδέποτε ἂν ἐλπίσαι περὶ αὐτῶν ὁμονοῆσαι τοὺς φιλοσοφοῦντας· μόνον δὲ τὸ μαθηματικὸν, εἴ τις ἐξεταστικῶς αὐτῷ προσέρχοιτο, βεβαίαν καὶ ἀμετάπιστον τοῖς μεταχειριζομένοις τὴν εἴδησιν παράσχοι, ὡς ἂν τῆς ἀποδείξεως δί ἀναμφισβήτητων ὁδῶν γιγνομένης, ἀριθμητικῆς τε καὶ γεωμετρίας· προήχθημεν ἐτιμεληθῆναι μάλιστα πάσης μὲν, κατὰ δύναμιν, τῆς τοιαύτης θεωρίας, ἐξαιρέτως δὲ τῆς περὶ τὰ θεῖα καὶ οὐράνια κατανοουμένης, ὡς μόνης ταύτης περὶ τὴν τῶν ἀεὶ καὶ ὡσαύτως ἐχόντων ἐπίσκεψιν ἀναστρεφομένης, διὰ τοῦτό τε δυνατῆς οὔσης καὶ αὐτῆς, περὶ μὲν τὴν οἰκείαν κατάληψιν οὔτε ἄδηλον οὔτε ἄτακτον οὖσαν, ἀεὶ καὶ ὡσαύτως ἔχειν, ὅπερ ἐστὶν ἴδιον ἐπιστήμης, πρὸς δὲ τὰς ἄλ-