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PRÉFACE.

et la plupart des autres astronomes. Je renvoie aux raisons qu’il en donne. Sans vouloir prononcer sur ce point, qui véritablement est de la plus grande conséquence pour l’astronomie, je me contenterai d’observer que Ptolémée, ne trouvant d’une part, l’épi avancé que de 2 degrés vers l’orient en 265 ans, et de l’autre ne comptant que 1 degré de procession par siècle, n’a donc pas négligé les 65 ans environ dont il est question, puisqu’aux 2d pour les 200 ans, il ajoute 40 pour les 65 ans. Il est vrai qu’il s’est trompé sur la quantité de la précession. Mais en quoi cela a-t-il influé sur le reste ? L’auteur de la Mécanique Céleste va prononcer sur cette question :

« Ptolémée confirma le mouvement des équinoxes, découvert par Hip­parque, en comparant ses observations à celles de ce grand astronome. Il établit l’immobilité des étoiles entr’elles, leur latitude constante au-dessus de l’écliptique, et leur mouvement en longitude, qu’il trouva de 1 degré par siècle, comme Hipparque l’avoit soupçonné. Nous savons aujourd’hui qu’il étoit à fort peu près de 154″ ; ce qui, vu l’intervalle compris entre les observations d’Hipparque et de Ptolémée, semble supposer une erreur de plus d’un degré dans leurs observations. Malgré la difficulté que la détermination de la longitude des étoiles présentoit à des observateurs qui n’avoient point de mesure exacte du temps, on est surpris qu’ils aient commis de si grandes erreurs, sur-tout quand on considère l’accord des observations que Ptolémée cite à l’appui de son résultat. On lui a reproché de les avoir altérées ; mais ce reproche n’est point fondé. Son erreur sur le mouvement annuel des équinoxes paroît venir de sa trop grande confiance dans les résultats d’Hipparque sur la grandeur de l’année tropique, et sur le mouvement du soleil. En effet, Ptolémée a déterminé la longitude des étoiles, en les comparant soit au soleil par le moyen de la lune soit à la lune elle-même, ce qui revenoit à les comparer au soleil puisque le mouvement synodique de la lune étoit bien connu par les éclipses. Or Hipparque ayant supposé l’année trop longue, et par conséquent le mouvement du soleil plus petit que le véritable, il est clair que cette erreur a diminué les longitudes du soleil et de la lune, dont Ptolémée a fait usage. Le mouvement en longitude qu’il attribuoit aux étoiles, est donc trop petit, de l’arc décrit par le soleil dans un temps égal à l’erreur d’Hipparque sur la longueur de l’année. Au temps d’Hipparque, l’année tropique étoit de 365 jours 24234″, ce grand astronome la supposoit de 365j 24667″, la différence est de 433″, et pendant cet intervalle, le soleil décrit un arc de 47″ en l’ajoutant à la précession annuelle de 11″ déterminée par Ptolémée, on a 158″ pour la précession qu’il auroit trouvée s’il étoit parti de la vraie grandeur de l’année tropique, et alors son erreur n’eut été que de 4″. Cette remarque nous conduit à examiner si, comme on le pense généralement, le catalogue des étoiles de Ptolémée, est celui d’Hipparque, réduit à son temps, au moyen d’une précession annuelle de 111″. On se fonde sur ce que l’erreur constante des longitudes des étoiles dans ce catalogue, disparaît quand on le rapporte au temps d’Hipparque. Mais l’explication que nous venons de donner de cette erreur, justifie Ptolémée du reproche qu’on lui a fait, de s’être attribué l’ouvrage d’Hipparque et il paraît juste de l’en croire lorsqu’il dit positivement qu’il a observé les étoiles de son