Page:Ptolémée - Almagest, traduction Halma, 1813, tome1.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
COMPOSITION MATHÉMATIQUE, LIVRE I.

parce que c’est de ce nom que nous appellons ce qui est au-dessous de nos pieds dans la direction du centre de la terre. Mais on doit croire qu’ils s’arrêteroient autour de ce milieu, par l’effet opposé de leurs chocs et de leurs efforts. On conçoit donc que la masse entière de la terre, qui est si considérable en comparaison des corps qui tombent sur elle, puisse les recevoir dans leur chûte, sans que ni leurs poids ni leurs vitesses lui communiquent le moindre mouvement. Mais si la terre avoit un mouvement qui lui fût commun avec tous les autres corps graves, elle les précéderoit bientôt par l’effet de sa masse, et laisseroit sans autre appui que l’air, les animaux et les autres corps graves, et seroit bientôt portée hors du ciel même. Toutes ces conséquences sont du dernier ridicule, même à imaginer.

Il y a des gens qui, tout en se rendant à ces raisons, parce qu’il n’y a rien à y opposer, prétendent que rien n’empêche de supposer, par exemple, que le ciel étant immobile, la terre tourne autour de son axe, d’occident en orient en faisant cette révolution une fois par jour à très peu près ; ou que, si l’un et l’autre tournent, c’est autour du même axe, comme nous avons dit, et d’une manière conforme aux rapports que nous observons entr’eux.

Il est vrai que, quant aux astres eux-mêmes, et en ne considérant que les phénomènes, rien n’empêche peut-être que, pour plus de simplicité, cela ne soit ainsi ;

περὶ τὸ μέσον λαμβανόντων, ὑπὸ τῆς πρὸς ἄλληλα πανταχόθεν ἴσης καὶ ὁμοίας ἀντικοπῆς τε καὶ ἀντερείσεως. Τοιγάρτοι καὶ εἰκότως καταλαμβάνεται τὸ ὅλον στερέωμα τῆς γῆς, μέγιστον οὕτως ὂν, ὡς πρὸς τὰ φενόμενα ἐπ’ αὐτὴν, καὶ ὑπὸ τῆς τῶν πάνυ ἐλαχίστων βαρῶν ὁρμῆς, ἅτε δὴ πανταχόθεν ἀτρεμοῦσα καὶ ὥσπερ τὰ συμπίπτοντα ἐκδεχομέτη. Εἰ δὲ γε καὶ αὐτῆς ἦν τις φορὰ κοινὴ καὶ μία καὶ ἡ αὐτὴ τοῖς ἄλλοις βάρεσιν, ἔφθανεν ἂν πάντα δηλονότι διὰ τὴν καὶ τοσαύτην τοῦ μεγέθους ὑπερβολὴν καταφερομένη, καὶ ὑπελείπετο μὲν τά τε ζῶα καὶ τὰ κατὰ μέρος τῶν βαρῶν ὀχούμενα ἐπὶ τοῦ ἀέρος, αὕτη δὲ τάχιστα τέλεον ἂν ἐκπεπτώκει καὶ αὐτοῦ τοῦ οὐρανοῦ. Ἀλλὰ τὰ τοιαῦτα μὲν, καὶ μόνον ἐπινοηθέντα, πάντων ἂν φανείη γελοιότατα.

Ηδη δέ τινες, ὡς οἴονται πιθανώτερον, τούτοις μὲν οὐκ ἔχοντες ὅτι ἀντείποιεν, συγκατατίθενται· δοκοῦσε δὲ οὐδὲν αὐτοῖς ἀντιμαρτυρήσειν, εἰ τὸν μὲν οὐρανὸν ἀκίνητον ὑποστήσαιντο λόγου χάριν, τὴν δὲ γῆν περὶ τὸν αὐτὸν ἄξονα στρεφομένην ἀπὸ δυσμῶν ἐπ’ ἀνατολὰς, ἑκάστης ἡμέρας, μίαν ἔγγιστα περιστροφὴν, ἢ καὶ ἀμφότερα κινοῖεν ὅσον δήποτε, μόνον περὶ τε τὸν αὐτὸν ἄξονα, ὡς, ἔφαμεν, καὶ συμμέτρως, τῇ πρὸς ἄλληλα περικαταλήψει.

Λέληθε δὲ αὐτοὺς ὅτι, τῶν μὲν περὶ τὰ ἄστρα φαινομένων ἕνεκεν, οὐδὲν ἂν ἔσως κωλύοι, κατὰ γε τὴν ἁπλοιυστέραν ἐπιβολὴν, τοῦθ’ οὕτως ἔχειν, ἀπὸ δὲ τῶν