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terres de soleil et de sommeil

VI

C’est une chose douce que de se sentir ainsi perdu parmi la fabuleuse Afrique. On ne pense plus au but, mais chaque heure éblouit ; chaque minute emplit l’âme comme si elle était la plus belle et la plus pure et il ne reste plus après qu’une petite anxiété très suave de ne pas savoir du tout quand et où cela finira…

Les fermes lakas s’égrènent dans la clarté des routes.

Elles sont pareilles : quelques cases pointues reliées par des couloirs en nattes dures, un grand panier pour le mil, de grandes jarres pansues, gonflées de grains, et, autour, une clôture en paille tressée — et elles sont loin les