Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/91

Cette page n’a pas encore été corrigée
57
terres de soleil et de sommeil

V

Des hommes sont venus, non point ceux du village où nous avons campé, mais ceux d’un village voisin. Ils parlent une langue rude et rauque, mais ils parlent peu et ne semblent pas disputeurs. Noirs comme la terre, et vraiment les fils de la terre.

Ils sont très grands, carrés d’épaule, au front court, aux yeux petits et légèrement bridés. Ce sont de vrais sauvages, durs comme les mots qu’ils disent, puissants et fauves. Leur costume est une peau de bête pendue à leur derrière, qu’ils ramènent par devant et tiennent serrée entre leurs cuisses. Sur le sommet de leur tète, se dresse une touffe de cheveux ; leurs dents