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terres de soleil et de sommeil

IV

Pensées du matin.

Où sommes-nous ? Le jour prolonge le rêve de la nuit et c’est tout. Et l’on est seul, on ne sait où, quelque part sur la terre… Réveils d’homme ivre ; on titube dans l’incertain de la vie. Tout se confond. Rêve, action sont emportés dans le même flot.

Je vais marcher et voir des hommes. Je franchirai un fleuve ; je gravirai une montagne. Mais toute chose ne m’est-elle pas inconnue ? J’irai dans le mouvant décor et je verrai des hommes s’agiter un instant et disparaître dans la nuit. le triste doute, où l’on s’embourbe sans espoir…

Sama est près de moi, comme un petit esclave