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terres de soleil et de sommeil

VII

Ce soir-là, tandis que le soleil irradiait d’améthyste les bananiers du vieux Ouannou, et précisément jusqu’à l’heure où le disque de la lune devint zénithal, je rêvai profondément. Les coteaux de la Mambéré, où tant de petites âmes ignorées se blottissent et se taisent, m’avaient bien conquis et me retenaient désormais.

Quelques êtres, en dépit de cette volonté arrêtée du baya de défendre la solitude de son intérieur, venaient de se livrer, de nous signaler cela même que nous cherchions si avidement, c’est-à-dire le parfum particulier des âmes, et ce qui demeure en elles d’essentiel et d’éternel.