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terres de soleil et de sommeil

VI

Vers la fin du mois de mai 1907, nous redescendions des hauteurs des monts Yadé vers la vallée calme et verdoyante de la Mambéré. Près de cent porteurs bayas nous accompagnaient, avec des tirailleurs bambaras et des bouviers foulbés.

Dès qu’on a quitté les entassements granitiques de Yadé, et qu’on a franchi l’Ouam qui en est à deux jours de marche, on sent une douceur exquise circuler dans l’air plus clément. On aime la vie, à revoir, parmi les brumes du matin, parmi les brouillards des crépuscules, les lointaines collines, si pâles qu’elles semblent arachnéennes, à franchir