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terres de soleil et de sommeil

A deux jours de marche du village de N’Gombo, où fut, si j’ose dire, ma première hypostase africaine, on rencontre le gros centre de Bania, qui est en quelque manière la porte d’entrée du pays baya. Mais il est difficile de dire ce qu’est le pays baya et d’en préciser les limites. On peut admettre que du 4e parallèle, au Sud, jusqu’au 7e parallèle, au Nord, du 12e degré de longitude Est de Paris, jusqu’au 15e degré, l’on rencontre des Bayas.

Mais il y eut dans ce pays de si nombreux mouvements de races et de peuples divers, des rencontres ethniques si curieuses, que la place des tribus proprement bayas reste difficile à préciser. On a émis cette hypothèse que les Bayas, autrefois peuple nomade et pasteur, avaient été poussés par les invasions foulbés vers les bords de la Mambéré et de la Nana où l’impénétrable forêt les aurait contraints à abandonner leurs troupeaux. Mais ceci est de l’histoire très ancienne. Dans des temps plus récents, d’autres peuples sont venus s’installer dans le cœur même du pays baya. Ce sont