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d’avoir donné à ma vie sa raison et son but.

Je me rappellerai toujours l’impression profonde que me fit une phrase de votre livre sur la grande route que vous avez trouvée vers le Tchad en 1908. Vous racontez votre arrivée dans le Logone :

« Je ne saurais dépeindre, dites-vous, la joie immense qui s’empara de nous tous, quel soupir de satisfaction s’exhala de nos poitrines ! C'’tait bien le Logone ; c’était la belle rivière, but de nos efforts, que depuis deux mois j’entrevoyais dans un rêve.... Il nous semble que nous sommes arrivés là subitement, sans efforts ; car la joie nous fait oublier les souffrances passées.... Ainsi nous avons tourné nos regards et nos pensées vers un seul idéal, nous avons vécu de longs jours pour un seul but et voici que la force inéluctable de nos volontés nous a conduits vers cet idéal, vers ce but... »

De telles lignes sont capables de susciter dans un cœur juvénile les plus hautes pensées