Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/286

Cette page n’a pas encore été corrigée
252
terres de soleil et de sommeil

nymie africaine donnerait peut-être au sujet des migrations des peuples noirs de précieux renseignements. Nous avons déjà fait remarquer le nom du village de Gougourtha, si voisin de celui de l’ancien numide Jugurtha, l’ennemi des Romains, et Berbérati, nom d’un autre village dans la même région, qui fait songer aux Berbères ou aux Barbares.

Il ne faut pas oublier que les légendes helléniques les plus anciennes plaçaient à l’orient de la terre le peuple noir des Éthiopiens. C’est peut-être là qu’il faut chercher le berceau de la race noire, comme on y a cherché le berceau de la race sémite et celui de la race aryenne. Les vieux livres guèbres nous apprennent que lorsque les Aryens pénétrèrent dans les pays compris entre la mer Caspienne et le golfe Persique, ils rencontrèrent une race d’hommes très différente de la leur. Ces peuples contre qui les nouveaux venus durent batailler pendant de longues années et qui les impressionnèrent si fort, sont minutieusement décrits dans les textes anciens.