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terres de soleil et de sommeil

minateur. Quelle belle solitude humaine qui réveille en nous les meilleures passions et les plus oubliées ! Jusqu’à la mélancolie des heures du soir, si nues et si simples, nous fait du bien et nous élève.

Aucune littérature ne s’y mêle ; à ces heures-là, comme ma maison me semblait lointaine et indistincte dans le passé !

Parfois alors, je concevais l’orgueil de vivre en beauté et je trouvais la vie divine et voluptueuse. Mais cela même était si confus en moi que je ne pouvais me l’exprimer précisément. Je pensais à ces grands oiseaux qui nagent dans l’or liquide d’un soir d’Orient. Une vie nouvelle s’ouvrait vers des jardins bizarres, aux fleurs inconnues.

Logone ! nom plaintif comme une source de l’Achaïe, plaines du Logone, ruisseaux de la Sangha et vos intimités d’amantes, croupes de Yadé qui recelez les hordes des fauves Bayas, croupes du Simbal et cols du Simbal, encombrés de sombres pierrailles, Penndé, estuaire de clarté sereine et franche, vous êtes les