Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/270

Cette page n’a pas encore été corrigée
236
terres de soleil et de sommeil

Parfois, en pleine action, nous sommes comme en extase. C’est un état plein de félicité où notre être atteint des sommets qu’il ignorait dans la trame quotidienne de la vie. Impossible alors de démêler l’écheveau complexe de nos sensations, de distinguer et de formuler les états de l’âme qui se précipitent dans un absolu désordre.

Mais ce que nous savons bien, c’est que notre humanité est alors développée jusqu’à son point le plus avancé. Nous sentons en nous un maximum d’existence. Transfigurés, il faut que nous allions vers des dangers. Et touchés par la vénéneuse odeur de la mort, nous sentons sourdre en nous d’immenses fleuves de vie et de beauté.

Ainsi, ce noble pays d’Afrique sait-il nous avertir du sens de l’action que nous y déroulons.

Avant de quitter les rives de la Sangha, j’ai la prétention inouïe d’avoir conquis une croyance et d’avoir pu hausser mon rêve au-dessus des doutes et des relativités. Ce que j’ai trouvé