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terres de soleil et de sommeil

viennent effleurer le miroir uni de notre conscience et, pour tout dire, des parties les plus superficielles de cette conscience. Comment s’étonner que Napoléon ait fait entrevoir un idéal d’humanité différent de celui qu’avait proposé l’auteur de l’Imitation ? Les horizons qui limitent notre vue nous remuent profondément et les aspects divers que nous entrevoyons sont susceptibles de modifier nos cœurs autant que les plus solitaires méditations. C’est le grand idéal des soldats qui surgit sur les routes, à chacun de nos pas, et chacun de ces pas nous conduit un peu vers notre ciel !

Hélas, toute notre histoire humaine n’est que celle des défaites et des victoires de cette sombre foi, souffle de sépulcre que peu d’êtres ont eu la force de sentir, foi profonde des errants dans une vallée de joie. Mais ici, sur la terre des Barbares, je reprends de l’espoir ; je crois encore en la bonté de l’action, et qu’elle saura dominer la paresse des faibles. C’est le dernier bienfait de l’Afrique, de m’aider