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terres de soleil et de sommeil

L’ADIEU AUX BARBARES

Je ne veux pas quitter le pays baya sans jeter un dernier regard au fond de moi-même.

Du haut des collines de la Mambéré, d’où l’œil dominait un horizon infini de désolation, il m’arrivait souvent de penser plus à la France lointaine, qu’à la terre d’Afrique où nous marchions. Je contemplais ce pays vierge, non comme la patrie des Bayas, mais comme une patrie française, où des Français nous avaient envoyés, et j’essayais de comprendre la conscience de ma race, aussi obscure, aussi complexe que celle des peuples noirs que nous croisions sur notre route.

A ces moments, comme j’étais fier de garder