Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/258

Cette page n’a pas encore été corrigée
224
terres de soleil et de sommeil

bres des Boums, les monts Yadé, bijou noir jeté parmi la douceur du tropique, la vallée de la Nana, joyeuse et apaisée… Jamais la passion de la vie ne m’a brûlé comme à présent. Je me penche sur la vie avec ivresse ; c’est la folie heureuse et sainte de la vie… Doba, Béti, Béloum, Vlété, Zotoua, Ouannou ! Quelle clarté dans le rêve incertain de la vie ! La vie, quelle merveille de lumière, quel éblouissement !…

De petites mouches lumineuses tremblent dans la nuit, et laissent un sillage d’étincelles. Il me semble que c’est ma vie elle-même qui papillotte ainsi devant mes yeux, en traits de lumière, dans l’ombre…