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terres de soleil et de sommeil

XIII

6 juin, Bayanga. — Il fait joli. La nature grouille. Nous sommes en un jardin, jardin stérile, éperdu d’allégresse et de candeur mystique.

La lumière arrive sur le sentier, tamisée par le feuillage clair et diaphane. Tout chante la clarté de la vie, le charme des minutes.

Il fait jaune ; la campagne exhale l’odeur amère des fruits sauvages. On est ivre de marcher dans toute cette lumière, non point violente, mais qui enveloppe et qui pénètre…

Soudain, au détour d’un chemin, surgit une caravane : des porteurs avec des paniers mal ficelés, des cages en paille pleines de poules,