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terres de soleil et de sommeil

XI

26 mai, dans la brousse. — Paysage tiède et tendre comme un tableau de Corot. Une petite rivière, un affluent de l’Ouam, fait un coude. Sur la rive où nous sommes, un haut rideau d’arbres empêche de voir l’eau qui coule et que l’on entend frissonner humblement. La pente de la vallée est douce, mais pourtant bien sensible et régulière. De grands arbres peuplent la solitude qui est moins austère ici, plus ornée qu’à Yadé. C’est un verger de France, baigné de chaleur et de paix. Une lueur tremblotante tombe dans l’air léger ; il fait une fraîcheur exquise et parfumée. On se sent délivré d’une angoisse, et dans la chute