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terres de soleil et de sommeil

leurs remparts inexpugnables, rusés et leurs yeux torves fixés sur les chemins.

Nous campons près d’une douce vallée toute emplie de lis éclatants. Mais là, tout près, veille la masse noire de Yakoundé. Il faut rester en faction la nuit, pour protéger nos gens et nos bêtes. Et tandis que la lune zénithale fait sur le sombre voile de la montagne des figurations fantastiques, dans l’engourdissement sans rêve de l’insomnie, on s’imagine très loin soi-même, dans des temps antérieurs et des espaces abolis.