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terres de soleil et de sommeil

V

4 mai, Ghili. — Voici que tout s’assombrit et devient triste. La Penndé n’est plus la même.

C’est fini des larges prairies, des plaines si nues et si pures, des étangs stagnant autour des rives herbeuses. La Penndé sinue parmi des collines stériles, d’où se précipitent des affluents plus nombreux. Les arbres chétifs et rabougris se tordent en sceptres vers le ciel plus proche. Ce ne sont plus, hélas ! les séculaires tamariniers de la grande plaine, où les haltes étaient si bonnes et qui semblaient inviter le passant. Près des pauvres villages, des plantations de manioc. Les hommes sont mauvais et