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terres de soleil et de sommeil

IV

30 avril, dans la brousse, au sud de Bébal. — Rien n’égale la douceur de dresser la lente en pleine solitude dans le silence sans rêve d’un matin lumineux. Tableau primitif et pur qui nous reporte au candide bonheur des premiers âges… Les bœufs errent aux bords du fleuve et les bouviers s’arrêtent près des buissons bas de la rive. Leurs gandourahs déchirées aux ronces de la route pendent toutes droites à leurs torses maigres. Ils ont un carquois à l’épaule et un arc dans leur main droite…

Tout à coup, une rafale de vent, puis un silence de mort. L’Est est chargé de gros