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terres de soleil et de sommeil

V

Le 16 avril, au petit jour, une étrange et lourde colonne quittait le poste de Laï. En tête, il y avait un troupeau, plus de quatre cents bœufs, veaux et génisses, conduits par des Foulbés prudents. Puis venaient des porteurs — pauvres Bayas vêtus de défroques, qui disaient les longues routes d’hier. Puis quarante chevaux, de petits lakkas au gros ventre, de hauts foulbés aux membres grêles, tous impatients et hennissant au soleil levant. Derrière, c’étaient douze bœufs chargés de sacs de riz et de caisses et montés par leurs conducteurs. Et enfin, c’était l’étrange suite des colonnes d’Afrique : des boys, des chéchias