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terres de soleil et de sommeil

de la Nana, mènent au Tchad et de celles qui joignent le Nayo Kabi au Chari, de Léré à Fort-Archambault, point d’arrivée des opulentes caravanes des Baghirmiens, était jadis une grande cité, riche en hommes et florissante.

Sa population pouvait être alors de trente mille habitants. Mais les Foulbés du Boubandjidda survinrent, non point en conquérants, pour s’établir dans le pays, mais en pillards qui repartaient, une fois leurs besaces pleines, les troupeaux enlevés, les captifs enchaînés, et le mil mangé. Leurs razzias en peu d’années ruinèrent complètement le pays. Quand le capitaine Faure vint à Laï, en 1900, pour y fonder le poste qui commande aujourd’hui au cercle du moyen Logone, les indigènes, les malheureux « Kabalaï » mouraient littéralement de faim…… « Pas le moindre grain de mil ». Malgré les efforts du capitaine pour ramener le calme dans cet infortuné pays, la population n’est encore aujourd’hui que de 2 000 à 3 000 habitants. Mais les Foulbés ne viennent plus et les « Kabalaï » mangent du mil.