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preface.

Ainsi, « de la place où un karité séculaire fait un cercle d’ombre, s’élève, par la voix solitaire du muezzin, le grand cri de l’Islam, si émouvant dans sa morne ferveur ».

Et après avoir merveilleusement décrit la prière musulmane, Psichari ajoute : « Pendant quatre jours — les quatre jours de son arrêt à Bindéré — je fus plongé dans un abîme de félicité. Je crois avoir connu la plénitude du bonheur pour avoir suivi avec amour d’humbles gestes humains, loin de mon temps et loin de mon pays, La grande paix de la cité en qui toute chose s’harmonise, me fut plus qu’un repos, — une farouche et singulière volupté.

« Minutes divines, qui valent combien d’années de découragement et de médiocrité… »

Où se fixer, cependant ? Quelle loi saisir ? Quelle certitude utile ?… « Celle-ci seulement, mais stérile et douloureuse en vérité : vivre sa vie dans son excès solitaire, dans son solitaire orgueil. Et continuer la route,