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terres de soleil et de sommeil

II

Le pays de Laï, grâce au Logone, qui en est certes le plus bel et rare ornement, grâce surtout à un certain air de sommeil léger empli d’amour et de bonheur, excite en moi une véritable ferveur. A Laï, depuis le petit jour où l’on s’en va tirer quelques canards dans les herbes du rivage, pendant les heures lourdes de la sieste, et jusque dans le milieu de la nuit, où l’on cherche vainement un sommeil rebelle, le Logone appelle et retient. Nous sommes ici à la chaîne ; quand on quitte le fleuve, on y revient, comme auprès d’une vieille maîtresse que l’on ne peut se décider à abandonner.