Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/189

Cette page n’a pas encore été corrigée
155
terres de soleil et de sommeil

exténués de besoin, aux plaines de l’Achaïe Phtiotide, à la capitale des Thessaliens. Là, le plus grand nombre mourut de soif, de faim, deux maux dont nous souffrions également. Par le territoire des Magnésiens, le pays des Macédoniens, le cours de l’Axios, les joncs et les marécages de Bolbé, la croupe du Pangée, nous atteignîmes les confins d’Edonie… »

Ainsi parle le messager dans les « Perses » d’Eschyle. Après Marathon et après Salamine, les Perses durent quitter pour toujours la terre divine de l’Hellade. Que serait-il advenu si les Perses d’alors, peut-être les Foulbés d’aujourd’hui, eussent vaincu la poignée de Grecs qui défendaient en ce temps ce qui est devenu notre idéal latin ? Peut-être le grand rêve de l’Islam nous dominerait-il maintenant et aurions-nous trouvé dans les campagnes de Binder, non plus des étrangers, mais des frères et des synnoètes...