trer en relations avec ce petit sauvage, savoir ce qu’il pense, le connaître, voir son âme, la comparer à la sienne… Le voyage se poursuit, l’enfant devient tout à coup d’une maigreur inquiétante, puis, un soir. il s’étend sur une natte, « les genoux relevés et les bras en croix. Je l’appelle :
« Sama !… Samal !…
« Il tourne vers moi ses grands yeux de gazelle et sourit doucement.
« — Sama, voici du lait et des œufs. Bois un peu. Mange un peu. —
« Il jette une de ses mains vers moi, en un geste qui est presque de nos races, et il dit simplement :
« — Je t’aime, marzi, je t’aime bien. — »
« Ce sera pour cette nuit, pensai-je en le quittant. »
Ce fut pour le lendemain. Et Psichari ajoute : « Quelle mort étrange ! Quelle étrange chose que l’on puisse mourir ainsi ! Que s’est-il passé ? Je touche le corps de Sama : il est déjà froid… C’est fini… Et c’est si peu de chose que ce noir, qui est mort un soir à Zâlé… Il est parti dans le néant,