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terres de soleil et de sommeil

leurs pères ont habité les pays du soleil levant. Malgré l’opinion de quelques voyageurs, ils n’ont rien de commun avec les Arabes. Le Commandant Lenfant a très bien montré qu’il y a là une confusion injustifiable « Le caractère dominant des Foulbés, dit-il[1], est leur vie nomade, différant de celle des Arabes, par l’installation quasi permanente et plus que précaire de leurs campements, au milieu des zones marécageuses ; et le trait distinctif entre les Arabes et les Foulbés est une différence absolue de caractère : hauteur, prodigalité, amour du faste, ardeur belliqueuse chez les uns ; aspect craintif, économie, parcimonie, prudence même et inaptitudes guerrières chez les autres. »

Il n’y a également que peu de relations, nous semble-t-il, entre la civilisation foulbé et la civilisation berbère. Les Berbères qui subirent les invasions successives des Romains, des Vandales, des Byzantins et des Arabes et dont le sang est par suite très mélangé de nos jours,

  1. La grande route du Tchad, Paris, 1905, p. 249.