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terres de soleil et de sommeil

On a beaucoup écrit sur les origines mystérieuses des Peuls. Dans un tel débat, nous ne saurions élever la voix. Notre ignorance de soldat nous contraint au silence respectueux devant le grand labeur de la Science. Je veux dire pourtant une impression que je ressentis très vivement à Binder.

Les hommes que j’y rencontrai me parurent ressembler beaucoup à ces admirables archers perses rapportés par Monsieur et Madame Dieulafoy. A mon retour à Paris, je suis allé au Louvre pour les revoir. Ce sont les mêmes visages ardents et pâles, le même teint chaud et velouté, le même regard liquide et fatigué, le même élancement du corps dans le mouvement harmonieux, la même sveltesse dans l’attitude aisée et naturelle. Je ne dis point une preuve ou une raison, mais la simple impression d’un passant. Si vague, elle me permet de m’orienter, de me retrouver parmi les grands carrefours de l’histoire.

Ces Foulbés viennent de l’Est. Eux-mêmes l’assurent et les vieux du pays savent bien que