Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/174

Cette page n’a pas encore été corrigée
140
terres de soleil et de sommeil

IX

Ce fut par un clair et silencieux matin que je quittai Binder pour retourner à Léré. Les mimosas épineux épandaient toujours dans la campagne leurs blondes odeurs amoureuses. Je m’arrêtai dans tous les villages. Comme avant, j’y trouvai la vie paysanne, toute humble et anonyme. A Ellboré,je m’arrêtai devant le lieu de la prière, comme devant le dernier sanctuaire de l’Islam avant la barbarie. C’est un simple mur rectangulaire, peu élevé au-dessus du sol et sans toiture. Du côté de l’ouest, une ouverture est ménagée pour servir d’entrée. Au fond, la muraille est évidée en demi-cercle ; c’est la place du marabout. Pas un ornement