Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée
VII
préface.

rentrant comme dans notre milieu naturel et familier ».

Regrettez-vous le temps oU le ciel sur la terre
Marchait et respirait dans un peuple de dieux ?

Ayant vu l’Afrique primitive, — d’un regard un peu superficiel, avouons-le tout de même, — notre maréchal des logis ne le regrette point. Le 26 mai, dans la brousse, il écrit : «… La tente fait une tache blanche sur le fond des grands arbres… Des feux s’allument ; nos Bayas sont autour, par cinq, par six, accroupis en cercle et parlant doucement^ sans nul éclat, de la Mambéré prochaine. Combien j’aime ce peuple qui ne rêve pas et ne prie pas ! »

Parmi les porteurs de sa caravane, à l’aller, un jeune Baya l’avait frappé par sa gracilité élégante. Il le choisit pour en faire son petit serviteur — là-bas, nous dirions son boy — et le prend bientôt en affection. Cet épisode de Sama est touchant. E. Psichari, licencié en philosophie, voudrait en-