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terres de soleil et de sommeil

VI

Dans un faubourg qui se trouve au nord-est de la ville, j’ai vu le bourdonnement des métiers, des travailleurs, mais des travailleurs heureux, des métiers propres, paisibles, patriarcaux, où le rude effort ne se sent pas. Pour aller là, il faut descendre une large sente pierreuse, toujours animée et emplie de fine brume solaire où tout passe sans bruit, les jeunes hommes assis sur des ânes, tout à l’extrémité de la croupe, les jambes pendantes, les femmes avec des amphores, graciles et souriantes, les vieillards dans leurs grandes robes flottantes. Parmi le faubourg, ce sont des ruelles étroites, entre deux murs, et puis des places