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terres de soleil et de sommeil

vieillards, pas très nombreux, et les femmes, point voilées, telles Kadichah, Aïcha, et les femmes du Prophète, pas beaucoup de femmes, pourtant, dans les ruelles et sur les places, sauf quelques vieilles sur le marché qui vendent des arachides et des paniers, pauvres marchandises étalées sur la terre ; et les enfants surtout, dans tous les coins, sortant de partout, le sourire de la ville, enfants, enfantelets, garçons, filles, avec des petites chemises de lin très courtes, ou tous nus, toutes nues, ou avec une petite sonnette qui leur pend au ventre, très agiles, souples comme les bambini florentins, avec de bons yeux, et de grandes dents blanches, bien rangées, un peu animaux, un peu chats, familiers, déjà faits et formés pour la plupart, de petits hommes et de petites femmes, qui ne rient pas, mais qui s’amusent, qui jouent dans la poussière, sans rire, qui jouent sans jouets et qui sont heureux ; et puis, le grand crépuscule, simple, que la vie humaine ne dépare pas, où tout se mêle en une profonde harmonie, le soleil et la terre, et les longs troupeaux de bœufs qui ren-