Page:Psichari - Terres de soleil et de sommeil (1917).djvu/158

Cette page n’a pas encore été corrigée
124
terres de soleil et de sommeil

V

Onze heures… Il vente de partout : il fait froid de partout. Comme avant, il faisait chaud de partout…

Il n’y a pas de direction du froid ni du chaud, ni de rien. Le froid descend du ciel et le vent aussi. Il vire, tourbillonne, s’impatiente, fonce verticalement sur la pauvre terre nue. Je couche dehors ; il fait bon d’être dans le vent et le froid, une fois. C’est une nuit de fièvre, sans fièvre, toutefois, mais de fièvre d’avoir vu, d’avoir senti. Comme on est perdu, loin de tout, enseveli, englouti dans l’Afrique, au plus profond de l’Afrique.

Voici quatre mois et plus, que je n’ai reçu