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V
préface.

Logone, les boulevards de Paris, et les cours de la Sorbonne, et les extravagantes discussions, et les développements humanitaires, et les rêveries pacifistes, et les polémiques stériles, et les tyrannies politiques, et les misères variées de notre « Civilisation » !

Venez ici, semble-t-il dire à ses amis et à ses maîtres. « Cette terre insigne nous rend meilleurs ; elle nous exalte et nous élève au-dessus de nous-mêmes, dans une tension d’âme où le rêve et l’action se pénètrent. »

On y jouit de tout ce qu’on voit, de tout ce qu’on sent, même de tout ce qu’on souffre : de la terre mystérieuse, des horizons illimités, du ciel immense, du soleil superbe, de la nuit, de la forêt, du fleuve, du voyage en pirogue, de la caravane, du repos au village, de la sieste, de la fièvre même… Tout fournit à cet artiste un sujet d’aquarelles lumineuses, rapides, saisissantes et supérieurement traitées. Pas de géographie, pas d’histoire, pas d’ethnographie, pas de récits de chasse ou de conquête, pas de