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terres de soleil et de sommeil

III

J’ai vu Binder mourante. Pendant deux jours, j’ai erré parmi ses ruelles paisibles et ses clairs faubourgs. Ce que j’ai vu, c’est de la douceur, de la grâce, de la noblesse. Beaucoup de misère aussi. Depuis que Binder est sous la domination des Allemands, la ville a perdu de son importance.

Les Foulbés ne peuvent s’habituer au joug germanique, trop brutal pour ces êtres délicats et raffinés, trop peu respectueux de leurs coutumes et de leurs traditions. Beaucoup sont morts dans les grands travaux de route entrepris par les Allemands ; d’autres sont partis ailleurs vers les espaces libres, loin de toute