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terres de soleil et de sommeil

geste pur, le même sans doute qui, aux premiers âges, aux débuts de leur humanité, les courbait vers la terre nourricière, transposé aujourd’hui pour servir à l’adoration du Prophète. Un dernier cri s’élève, mais la prière semble se prolonger dans la vie. Elle s’achève dans un néant de songe, dans l’abîme de la tristesse. Je sens la grande durée humaine, la grande durée toujours semblable à elle-même, sans nul effort, et indéfectible. Je sens une grande antiquité humaine, dans le mouvement aboli et dans la stagnation paresseuse de la cité.