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terres de soleil et de sommeil

II

Les approches de Binder ! C’est presque l’entrée dans un monde nouveau… Au loin, on voit la ville toute grise avec ses jardins baignés de soleil, ses murs bas, ses maisons toutes pareilles, tableau d’une unité vraiment parfaite, en qui l’on sent une âme identique, une âme grise, impersonnelle, répandue partout, une âme sans violence, infiniment triste et harmonieuse. Pas une maison ne s’élève au-dessus des autres. Nul être ici n’a voulu faire mieux que les autres et tous vivent la même vie, pastorale et simple, et enfermée dans une foi mélancolique. Les maisons resserrées parmi la plaine basse, d’une nuance presque sembla-