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terres de soleil et de sommeil

nom traverse ma mémoire : Sama ! Comme il est loin déjà ! Comme il n’est plus ! Mais voici apparaître, dans l’ombre, des fermes moundangs largement établies aux flancs à peine inclinés de faibles coteaux. De longs troupeaux mugissent vers la ville prochaine… Puis une vision douce : une rivière aux plages sablonneuses où s’ébattent d’innombrables indigènes. Les uns portent des amphores qu’ils emplissent d’eau. D’autres se baignent dans l’eau dorée à peine par un ultime rayon. Ils semblent de petites figurines qui dansent dans un idéal décor. Nul bruit, mais seulement un murmure indistinct qui semble venir de loin… Sur la rive adverse, au sommet de la colline, s’étale une grande case à toit de chaume.

C’est fini, nous sommes au bord du Mayo Kabi et c’est Léré… Comme tout le passé est affreusement mort, déjà…