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terres de soleil et de sommeil

s’exhale de l’herbe courte. Quelquefois, un acacia épineux, quelques ronces, et c’est tout.

Mais je ne quitte pas des yeux la grande ligne pure de l’horizon qui ondule comme une grande houle marine. On cherche un point de repère, tout là-bas, sur la mouvante circonférence. Puis on atteint la ligne qui nous encerclait tout à l’heure.Une autre ondulation émerge au loin et c’est toujours pareil, la terre, le ciel, presque fondus dans la même nuance tendre. Je pense à cela seulement, que peut-être, derrière le prochain horizon, apparaîtra un paysage nouveau et merveilleux. Mais non ! C’est la même ligne, éternellement, sans espoir d’autre chose, sans répit… Le soleil monte… monte… Il est presque au zénith… Le large lit sablonneux d’une rivière à sec, et puis c’est encore l’éternelle argile qui semble crépiter sous le feu ardent du soleil.

Fuir !… Fuir !… Le soleil commence à redescendre lentement vers notre gauche. De temps en temps, on rencontre des points d’eau, de petits puits où les hommes se penchent pour