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III
préface.

ment parler, les deux bassins de la Sangha et du Logone, et s’étendant des rives du Congo à celles du Chari, des terres submergées de la Basse-Sangha aux espaces semi-désertiques des environs du Tchad, de l’Équateur au 10e parallèle, elles présentent au voyageur les aspects les plus variés, les populations les plus diverses, les sujets d’étude les plus abondants. Les marais illimités de la Sangha, pareils à un monde en formation, sont presque entièrement abandonnés aux végétations lacustres, aux grands échassiers et aux hippopotames : c’est un premier et singulier spectacle offert à l’Européen, qui n’a jamais rien vu de semblable. A partir de Ouesso, la terre se raffermit, la forêt équatoriale se dresse sur les bords du fleuve, les villages paraissent, souvent compacts, et la population présente des signes encore nombreux de ses rapports avec l’homme blanc. Plus haut, la végétation diminue et la population se montre plus primitive. Plus haut encore, c’est une sorte de pays frontière, de marche africaine, où les villages plus rares et plus misérables